COMMENT ÉDUQUER DES ENFANTS ANDROÏDES ?

24/04/2020

Les défis de la parentalité à l'ère du numérique

Des enfants qui dorment de moins en moins à cause des sms qu'ils envoient à leurs amis très tard dans la nuit ; des résultats scolaires de plus en plus en baisses, des comportements vestimentaires qui ressemblent à ceux des actrices de films érotiques ; des heures en solitaire à cause des smartphones ou jeux vidéo ; un manque d'attention face aux consignes du parent; des exigences très accrues sur l'esthétique corporelle ; des exigences accrues pour avoir les dernières sorties de téléphone...... Plusieurs parents se plaignent de l'omniprésence des écrans et médias numériques et leurs effets néfastes dans la vie de leurs enfants.

L'ECRAN : CE NOUVEAU PARENT

Les écrans (télévision, téléphone, jeux vidéo, tablette et ordinateur) et médias numériques (internet, réseaux sociaux...) constituent depuis un certain temps le troisième parent dans les foyers et les ménages. Leur omniprésence dans la vie des jeunes amène à assimiler leur influence à celle (et parfois au-dessus de celle) qu'auraient des parents humains. Ces nouveaux parents orientent et parfois dicte les comportements sexuels, langagiers, alimentaires et vestimentaires de ces jeunes.
La relation affective qui se met en place avec ces nouvelles technologiques méritent grandement d'être étudiée, car les émotions qui sont associées à leur privation partielle ou totale créent généralement des malaises qui impactent l'ambiance familiale. Il n'est pas rare que les parents soient face à des répétitions d'émotions de colère et de tristesse de leurs enfants à cause d'une perte ou d'un retrait de leur téléphone, leur tablette ou leur console de jeux vidéo. Face à cette génération hyperconnectée, les parents sont face à de gros défis. Comment être parent et maintenir son autorité lorsque les écrans veulent prendre le dessus dans la vie des jeunes ?


LES ECRANS, SOURCE DE DISCORDE PARENT-ENFANT

La consommation d'émissions télévisées, d'internet avec leurs réseaux sociaux et des jeux vidéo chez les enfants est souvent source de discorde avec leurs parents. Ces écrans ont tendance à capter toute l'attention des jeunes au point ou certaines requêtes du parent ainsi que les tâches quotidiennes s'en trouvent lésées. Les enfants font l'expérience d'une nouvelle relation au monde à travers leurs réseaux sociaux où leurs jeux virtuels. Ce qui accentue le goût naturel qu'ils ont pour la découverte, la curiosité, l'ouverture aux nouvelles personnes. Parfois, ils préfèrent se déconnecter de la vie réelle qui n'offre pas de bien meilleurs plaisirs que celle de la réalité virtuelle dans laquelle ils peuvent entretenir leurs rêves et leurs fantasmes au-delà des heures de sommeil.
La captation de l'attention par les écrans n'est pas le seul piège dans lequel tombent les enfants. L'immobilisme physique peut amener les enfants à perdre le goût des activités routinières où le corps est sollicité. A force de privilégier les jeux sur consoles aux jeux en plein air, ou de rester en longueur de journée sur son téléphone ou devant le téléviseur, les consignes des parents deviennent de plus en plus difficiles à réaliser non seulement parce qu'elles déconnectent l'enfant de son nouveau monde, mais aussi parce qu'elles nécessitent une énergie physique que celui-ci a perdu ou n'a jamais pu développer.

Avec la surconsommation des écrans, les requêtes parentales deviennent donc pesantes, parfois ennuyeuses, ce qui conduit à des tensions. Les relations familiales se fragilisent au détriment d'une vie solitaire. Ceci parce que comme l'affirme Pharabond (2004, p.99) l'usage dans le domicile familial d'un écran augmente le temps passé à s'occuper du "soi" et non du "nous". Ces écrans deviennent l'objet de plainte des parents qui cherchent désespérément à rétablir une relation avec leur enfant.

Afin de rétablir l'harmonie, la privation momentanée ou totale des écrans est souvent la solution adoptée par les parents. Cependant, celle-ci devient aussitôt source d'angoisse chez l'enfant qui aussitôt perd de l'estime pour le parent qu'il traite de méchant. La rébellion survient aussi car l'affection porté à son écran semble être rompu par le parent. Il en va de même de la perception de rupture des relations sociales établies et entretenues par le jeune dans les réseaux sociaux. Le monde virtuel de l'enfant semble s'écrouler face à la décision du parent de le sevrer de son appareil.

PREMIÈRE SOLUTION : tout se passe dès le bas âge

La parentalité quand les jeunes sont hyperconnectés évoque le problème du conditionnement aux écrans dès le bas âge. S'il est vrai que la consommation des écrans peut s'avérer très importante avec l'avancé en âge chez les jeunes, il faut noter que les enfants peuvent être conditionnés à l'utilisation rationnelle des écrans.
Le psychologue Serge Tisseron dénonçait déjà « l'arnaque » des stratégies markéting qui font croire que l'utilisation très précoce des écrans tactiles chez l'enfant favorise sa réussite ultérieure. Il rappelle que les écrans coupent le tout-petit du principal besoin qu'il a : celui d'interagir spontanément avec son environnement.
Il faut absolument réduire la consommation des écrans dès le bas âge pour espérer inculquer à l'enfant des attitudes moins portées vers les écrans à l'âge adulte. Pour combler le vide, l'enfant a besoin d'être en activité. Les activités sportives, les jeux, l'initiation à l'art (musique, dessin, danse...) sont autant d'activités qui permettent à l'enfant à se développer harmonieusement sur le plan physique, cognitif et social.

Le sevrage des écrans avant l'âge de 3 ans est vivement recommandé par les psychologues. Le parent doit privilégier les interactions physiques, les jeux où la motricité et les organes de sens sont vivement sollicités. Le parent doit réduire lui-même sa consommation d'écran pour que l'enfant n'imite pas ce comportement.

DEUXIÈME SOLUTION : une éducation bienveillante aux images

Peu importe les efforts consentis par le parent pour empêcher l'enfant d'être en contact avec les écrans ou des programmes non appropriés, il est quasi impossible de réussir ce défi. Car, l'enfant est amené à chez ses amis, chez des cousins. Bref, il est difficile que l'éducation que vous avez inculquée à votre enfant soit maintenue par les autres à votre absence. Le parent doit donc amener l'enfant qui a été exposé à des images non appropriées à verbaliser ce qu'il a vu et exprimer le sens qu'il donne aux images.

L'accompagnement dans l'utilisation des écrans reste le moyen le mieux indiqué pour que l'enfant et le parent définissent ensemble ce qui relève dans ces technologies : du réel ou de l'irréel, du moral ou de l'immoral, de l'éducation ou de la perversion, de la publicité ou de la propagande (endoctrinement), de la sanction ou de la violence. Cependant, si l'accompagnement dans toutes les pratiques médiatiques est quasi impossible, il faudrait néanmoins que le parent enseigne à l'enfant les types d'images et comment réagir lorsqu'il est confronté à certaines images et vidéos. Il est vrai que tout ceci ne peut être possible que si le

LES RESTRICTIONS FERMES

Si les parents doivent comprendre les envies et besoins de l'enfant, il faut cependant savoir que tous ceux ne favorisent pas toujours un apprentissage positif. Les parents doivent imposer dès l'acquisition de l'écran, des fermes restrictions en ce qui concernent les lieux et les heures d'utilisation de ces écrans. La chambre à coucher est par exemple un lieu où les écrans doivent être proscrits. Le téléphone devra être gardé pendant les périodes scolaires. Les heures de sommeil ne doivent pas être perturbées et les psychologues recommandent de se déconnecter des écrans au moins une heure avant de se coucher.
Les moments de repas en famille, de discussion et les réunions doivent être des moments précieux où la présence des écrans contribue à diminuer la chaleur et l'entente qui s'y dégagent généralement.
Le réveil matinal des enfants ne doit pas s'accompagner de télévision ou d'un écran. Les enfants et même les touts petits doivent être impliqués dans les tâches ménagères, afin de renforcer l'esprit du don de soi pour autrui, la collaboration, l'apprentissage.

Andzongo Blaise (Psychologue).


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