LA LUTTE CONTRE LA DÉSINFORMATION : UNE AFFAIRE DE TOUS !

23/03/2021

La désinformation vient du mot russe « dezinformatzia », ce qui signifie « utilisation de la liberté de presse pour manipuler les masses ». Vladimir Volkoff, l'un des spécialistes reconnu définit la désinformation comme «l'usage délibéré de l'information dans le but de fausser la perception de la réalité avec un objectif précis». Une opération de désinformation se lance toujours autour d'un thème développé dans le cadre d'une situation de crise et plus celui-ci est scandaleux, généralement mieux il passe. La désinformation prend une ampleur de plus en plus importante à l'échelon mondial, encore exacerbée par l'omniprésence des téléphones portables et des réseaux sociaux. Toutefois, l'engagement à lutter contre la désinformation n'est pas sans conséquence, car les pressions asymétriques dressées contre les vulgarisateurs de ses obscurantismes sont légion. Mais à l'instar de nombreux efforts de collaboration, l'approche holistique de la lutte contre la désinformation peut faire preuve d'efficacité.

Pressions asymétriques sur les promoteurs de la lutte contre la désinformation

Souvent victimes de menaces et de harcèlement, l'étau se referme sur le petit noyau de promoteurs de la lutte contre la désinformation se retrouvant seuls face à l'ampleur du problème causé par les charlatants du web. S'il est un truisme de dire que les techniques d'opérationnalisation de la désinformation sont vielles comme le monde (Vladimir Volkoff, 1999 :5), elles se sont développées avec le temps partant du Cheval de Troie à Internet. Face à la menace qui croit sans cesse, certains individus ou organisations résolument engagés à lutter contre la désinformation tirent la sonnette d'alarme sur le contexte d'une lutte où les armes sont inégales.

De nos jours, les gourous du Net opèrent généralement à travers les réseaux sociaux notamment les groupes Facebook et autres bulle de filtres. Ils disposent de moyens financiers que les vulgarisateurs de la lutte contre la désinformation n'en ont pas. Ces réseaux disposent de moyens financiers, des appuis multiformes que les vulgarisateurs de la lutte contre la désinformation ne disposent pas. Ils portent atteinte à la vie privée en faisant recours à la violence et sont capable de rendre publique les identités des personnes qui les combattent, les rendant ainsi vulnérable et flexibles au chantage. Une fois l'identité révélée, c'est le harcèlement ciblé qui commence notamment avec des appels à violence et parfois des menaces de mort dans l'objectif de faire taire l'adversaire et maintenir leur emprise. Face aux violences et menaces de mort dont ils sont les cibles, certains vulgarisateurs jettent l'éponge se sentant seuls face à ce combat contre la désinformation.

Approches holistiques de la lutte contre la désinformation

La lutte contre la désinformation est une affaire de tous ! Les gouvernements peuvent montrer l'exemple en démontrant comment utiliser la technologie avec intégrité. Ils peuvent négocier avec les plus grandes sociétés technologiques, promouvoir des campagnes nationales de compétences numérique, parrainer les activités de vérification des faits et d'éducation aux médias. Quant aux chercheurs, ils peuvent effectuer des recherches participatives qui répondent aux incidents critiques en rapport avec la désinformation et peuvent également fournir un soutien pratique urgent. Par ailleurs, ils peuvent collaborer avec des journalistes, des organisations médiatiques et des organisations de la société civile sur des projets visant à lutter contre la désinformation, ainsi que mener des études sur les campagnes de désinformation multiplateformes pour obtenir une perspective plus complète et holistique sur la désinformation.

Les organisations de la société civile ont la lourde tâche de sensibiliser les citoyens au phénomène de la désinformation et leur donner des outils et des méthodes pour mieux s'informer. Elles doivent également organiser des ateliers d'échanges et de formation avec les différentes couches sociales vulnérables. Ceci à travers le développement des projets d'enquête et de suivi sur la désinformation, le renforcement de l'exécution des projets d'éducation aux médias et à l'information, en mettant en place des programmes qui soutiennent le journalisme indépendant et en collaboration avec des Associations comme EDUK-MEDIA qui est déjà engagée dans ce chantier. Avec Defyhatenow comme partenaire de choix, EDUK-MEDIA s'est engagée dans la campagne #ThinkBUClick pour proposer les gestes utiles contre la désinformation.
Les médias et autres plateformes sont également concernés par cette lutte contre la désinformation. En collaboration avec d'autres acteurs, ils peuvent procéder aux investissements accrus dans la vérification des faits, la démystification, les enquêtes sur la désinformation et renforcer la responsabilisation des acteurs politiques, États, institutions et secteur privé.

           Paul Alain ZIBI FAMA 

(Chargé des affraires Juridiques à EDUK-MEDIA)

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