MÉTHODE EFFICACE DE LUTTE CONTRE LA DÉSINFORMATION : LE FACT- CHECKING

09/04/2021

Grand mal de ces dernières années, l'épidémie de désinformation semble avoir trouvé un remède : le fact- checking, ou vérification des faits. La technique, déjà répandue dans le monde, notamment en Europe ou en Amérique du Nord, fait progressivement son incursion dans le paysage cybernétique africain.

Il est loin le temps ou Africa check était pratiquement la seule organisation à débusquer les fausses informations circulant en ligne. Sur un continent ou la publication des informations par les autorités et la reddition des comptes sont des denrées rares, la vérification des faits qui circulent en ligne apparait comme un nécessaire sérum de vérité.

Le monde a encore en tête cette vidéo, d'une extrême violence, dans laquelle des hommes en tenue militaire tirent à bout portant sur des femmes et des enfants en civil, dans ce qui a été décrit sur les réseaux sociaux comme le nord Cameroun.

Les autorités camerounaises avaient immédiatement crié aux fake news. Avec beaucoup de pédagogie, une enquête, menée par les équipes d'investigation numérique de la BBC, a confirmé que les images montraient bien des éléments de l'armée camerounaise s'adonnant à une exécution arbitraire ouvrant ainsi la porte à des poursuites judiciaires. Sans le travail de vérification des journalistes, le doute planerait encore sur ces images, alors que la rumeur attribuait déjà ces actes inhumains à des militaires maliens.

Le fact- checking peut également être salutaire pour contrer les fausses informations qui ravivent ou renforcent le tribalisme au Cameroun, avec des conséquences potentiellement dramatiques. C'est l'objet d'une initiative d'internet sans frontières, soutenue par un fonds du Dangerous Speech project, qui lutte contre les discours dangereux en ligne : « No bad mop »(« pas de mauvaise bouche » en pidgin camerounais) permet à des professionnels des médias, journalistes ou blogueurs, d'identifier et de déconstruire des publications trompeuses, partagées massivement sur les réseaux sociaux, puis de les signaler aux plateformes

L'éducation aux média pour un fact- checking plus efficace

Le premier fact- checker , c'est l'individu qui décide ou non de diffuser une information fausse. D'où l'urgence d'investir dans l'éducation aux médias, pour les jeunes citoyens mais aussi pour des publics plus âgés. En effet, une étude récente concernant Facebook a démontré que, contrairement aux idées reçues, les seniors partagent plus facilement de fausses informations. Il faut donc enseigner à tous, des techniques simples pour identifier la source d'une information et la fiabilité de celle-ci.

EDUK-MEDIA et Defyhatenow s'unissent pour former des fact-checkers

Eduk- média est une association à but non lucrative qui travaille à l'institutionnalisation de l'éducation au média dans les programmes scolaires au niveau primaire, secondaire et universitaire au Cameroun. Avec DefyhateNow, elle s'est engagée à promouvoir les gestes simples contre la désinformation. En effet, la Campagne à travers la campagne #ThinkB4UClick, il s'agit de permettre à tout citoyen de d'adopter les techniques simples de fact-checking, bref, de devenir un fact-checker.

L'ETAT camerounais est aussi interpellé pour promouvoir les actions des organisations telles que EDUK-MEDIA et Defyhatenow afin de vulgariser le fact-checking.

DALE NYEMBE DANIEL

Juriste Internationaliste

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